1. |
Prés carrés
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D’aucuns paradent pour admonester ceux qui jouent
à paraître sans tête
D'autres ont juste envie de mettre des bémols partout
au risque de prendre perpète
Qui monte au credo bèle
son avis formel
Ils se servent
de leur foi
pour à jamais taire
les autres voix
Leur système
doit faire loi
Et tout le reste
N’existe pas
On les voit défendre leur pré carré herbe et angle
et ruminer leur thèse
prendre les forceps pour rendre l’objection exsangue
Supposer n’est plus que foutaises
Les stores se baissent sur des refrains sempiternels
mécaniquement pérorés
Avec pour preuve, Joyeux, la Bible ou le Besherelle
c’est vous dire si c’est vrai
Dogme funeste
Qui tant d’egos empeste
Ceux qui lèvent le doigt iront bientôt au casse-pipe
rejetés comme de vils sbires
On verra ceux prêts à mourir pour leur principe
se renier sans repentir
Pour obtenir
le leadership
des pauvres types
et des typesses aussi
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2. |
Plus forts encore
03:24
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Je suis parti remuer la terre
J’en gardais sous le coude pour le ciel
vers des heures légères
teintées de pastel
Nous serons plus forts
encore qu’une mandragore
en chic breuvage
tant que rien n’endort
notre bel attelage
Nous ouvrons le sas
vers une terre sensass
Le temps à peine de prononcer
des mots d’accords majeurs et fermes
nous voici lovés
en vivace tandem
Nous serons plus forts
encore qu'un Prince d’Euphor
qui s’autolargue
tant qu’la fin de nos corps
jamais ne nous nargue
Nous serons plus forts
encore qu’une mandragore
en chic breuvage
tant que rien n’endort
notre bel attelage
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3. |
Rester dans les clous
03:46
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D’abord je n’étais pas seul
on aurait pu se rassembler
mais si on était fort en gueule
c’était seul qu’on voulait jouer
Jouer à croire qu’on allait changer
Ho non sûrement pas le monde
Peut-être une rue, peut-être une allée
Même pas le temps d’une seconde
Moi, j’écoutais Lucie Vacarme
mais je restais dans les clous
j’écrivais, c’était ma seule arme
des putains de chansons à trous
Je n’osais pas y supprimer les rimes
comme faisait François Béranger
ma lutte c’était lire Antonin Artaud
tu parles d’une rébellion
Depuis des années se succèdent
des jeunesses désenchantées
qui chantent des refrains tièdes
comme autant de succédanés
Bien sûr certains ont gueulé plus fort
avec une singulière fureur de dire
Sans au final causer du tort
à ceux qui étaient dans leur ligne de mire
Mais que sont devenus
nos frivoles leitmotivs
ces sursauts saugrenus
et si furtifs
Qu”Est-ce qu’avec nos rengaines
nous aurions pu mouvoir ?
À part quelques serre-têtes
dans l’isoloir
Je devais parler de l’évaporation
inévitable et lente de cet esprit frondeur
vers ma stature raisonnable de vieux daron
et aussi de la mort au bout qui je l’avoue fait un peu peur
J’étais en train d’écrire ces paroles
ne sachant trop comment les terminer
et voilà ce putain de virus qui dégringole
Et le monde essaie de ne pas se contaminer
Mes certitudes étaient déjà fragiles,
les voici devenues caduques
Au lieu de gloser sur les révoltes stériles
Je ferai mieux de m’occuper de mon uc
Tout de même - me dis-je avec paresse mais succès -
quelle ironie du sort si jamais
La table que l’on voulait renverser
tombe enfin sans qu’on l’ait décidé
on pourra peut-être se distribuer des beaux rôles
on se perdra sûrement en simagrées
d’autant que ce qui sera le plus drôle
c’est que peu de chose sans doute auront évolué
Nous fûmes bien dociles
à demeurer captifs
Nos luttes à domicile
resteront fictives
il eût été obscène
de construire de guingois
un collectif pérenne
chacun chez soi
Sur ce sombre constat j’arrête de ratiociner
c’est que j’ai du pain à faire
faut il encore que je retrouve les clés
de ma Chrysler verte
Je ferai mieux de parler de musique tiens
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4. |
À cheval sur une tombe
03:25
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Depuis ton éclosion sublime
je ne peux m'empêcher
de redouter les énigmes
que tu sauras me poser
Attention
La vie brûle
de questions
On s’est vautrés dans la dépense
Mais c'était sans compter
Que notre piteuse arrogance
existait pour nous tromper
On lèguera sûrement notre pardon
En guise de prospérité
C'est qu'un Eden digne de ce nom
c'est vraiment pas donné
Tu recevras
soit cent balles
soit un Mars
Le monde est ce monde
que je n’maîtrise pas
A cheval sur une tombe,
chacun s’accroît
Sans se soucier de toi
Pas la peine d’ouvrir le coffre
tout a déjà été pris
ce sera notre dernière offre
une terre usée et puis tant pis
Garantie ?
Expirée
Déjà que naître pour mourir
est une idée farfelue
si les conditions pour grandir
te cuisent la peau du cul
il ne faudra penser qu’à jouir
tout en jouant de vertu
vous serez comme d’étranges fakirs
marchant sur des oeufs crus
S’il vous plaît ?
Les patins
pour le parquet
Le monde est ce monde
que je n’comprends pas
l’incurie abonde
l’esprit repassera
Le monde est ce monde
que je n’maîtrise pas
A cheval sur une tombe,
chacun s’accroît
Sans se soucier de toi
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